En 2020, 262 000 logements étaient inoccupés à Paris.
Soit 19 % du parc immobilier. Waouh !
(d’après « Le Parisien » d’aujourd’hui, page I, cahier central)
Soit à peu près 50 logements inoccupés pour chaque sans-abri !
Assez incroyable. Non ?
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Je promets : 0 SDF !
Combien de fois a-t-on lu ou entendu cette phrase ?
Notamment en période préélectorale :
- « 0 SDF à Paris ! » avant les élections municipales en 2014 (la fameuse « Grande Cause du mandat » d’Anne Hidalgo),
- « 0 SDF en Île-de-France ! » avant les élections régionales,
- « 0 SDF en France ! » avant chaque élection présidentielle.
N’empêche, en 8 ans leur nombre a doublé (!), si l’on en croit les chiffres de la Fondation Abbé Pierre, publiés aujourd’hui :
Faisons maintenant une modélisation (comme le font les épidémiologistes depuis l’apparition du COVID-19) de la future évolution du nombre de SDF. En extrapolant ces chiffres, on arrive en 2028 (dans 8 ans) à 600 000 SDF ! C’est certes une modélisation très simplifiée, mais malheureusement pas si improbable…
2 mots magiques pour les municipales 2020
Sommaire
La déresponsabilisation des gens est la rouille principale dans le bon fonctionnement démocratique de notre société et ne conduit qu’aux « je-m’en-foutismes ».
Mais heureusement, il y a 2 mot magiques…
1er mot magique : « décentralisation »
Qui n’a jamais participé à ces magnifiques réunions publiques des conseils de quartier, les « Assemblées plénières » qui se déroulent à peu près tous les trimestres, souvent dans les écoles primaires ?
C’est toujours très intéressant et révélateur.
Souvent, au début de la réunion, la parole est donnée aux gens qui veulent s’exprimer (ou râler) sur les sujets du quartier : l’insalubrité, l’insécurité, le bruit nocturne, les interminables travaux etc.
Et souvent, le/la maire et/ou le/la député(e) de l’arrondissement se doivent de battre en retraite, parce qu’ils n’ont presque aucun pouvoir, et donc aucune responsabilité (ce qui les arrange !) sur ces sujets brûlants de la vie quotidienne de leurs sujets.
Tout dépend de l’Hôtel de la Ville, de la Préfecture de Police de Paris, des services centralisés…
Cette hiérarchisation extrême des décisions sur les affaires locales (pourquoi pas demander l’avis du Président de la République, du Conseil d’État ou de la Cour de justice de l’Union européenne?) freine toute initiative, toute résolution du moindre problème, si petit soit-il.
Il faudrait donc donner beaucoup plus de responsabilités, de pouvoir et en conséquence de la responsabilité aux mairies des arrondissements.
Si l’on classait les 10 arrondissements de Paris les plus peuplés (du 11ème au 20ème) dans une liste des villes les plus peuplées de France, on s’apercevrait qu’ils se situeraient en nombre d’habitants entre Bordeaux et Brest :
La plus grande (vraie) ville en Île-de-France, Boulogne-Billancourt avec 119 645 habitants (en 2016), est beaucoup plus petite que le 14ème arrondissement avec ses 142 625 habitants !
2ème mot magique : « autogestion »
La paperasse administrative est devenue un fléau national dont la France a le secret.
Au lieu de s’occuper des élèves à l’école, des patients dans les hôpitaux, des délinquants dans les rues, les édiles de l’état et des communes s’occupent principalement de remplir des formulaires. De plus en plus de formulaires «dématérialisés» ce qui ne change rien au temps perdu. Et ce qui, en plus, n’est pas vrai, parce que la paperasse se cache maintenant quelque part (souvent dans le «cloud», c’est-à-dire on ne sait pas où), bien matérialisée, mais en minuscules charges électriques sur des disques durs et des clés USB…
Les petites unités de terrain devraient être gérées en autogestion à l’aide de procédures administratives ultra-simplifiées ce qui les rendraient beaucoup plus réactives et efficaces.
Plus besoin d’attendre l’avis du Président de la République, du Conseil d’État ou de la Cour de justice de l’Union européenne !
Du coup, un trou (ou n’importe autre casse-gueule) dans le trottoir pourrait être fermé avant qu’une personne âgée ou un aveugle se casse la gueule, se fracture la main et rallonge les files d’attente des urgences.
Et les ordinateurs dans les bibliothèques municipales seraient toujours mis à jour :
Mais aujourd’hui, c’est un service central qui s’occupe de la maintenance de ces machines et du coup la majorité entre d’eux ne fonctionne pas correctement. On n’a quand-même pas besoin d’un spécialiste bac+5 pour mettre à jour un navigateur ! Une petite formation de quelques heures devrait largement suffire pour mettre à jour les connaissances des employés à ce sujet. De plus, ça les valoriserait !
Annexe : les conseils de quartier
Les conseils de quartier sont une formidable « institution » de la démocratie directe. Tous les habitants peuvent y participer :
Les conseils de quartier ont leurs particularités dans chaque arrondissement (fichier PDF, 10 pages, 160 Ko) :
Dernière suggestion pour les gens assez friqués : ne fuyez pas Paris et votre semaine «métro, boulot, dodo» tous les vendredis soirs avec votre SUV (écolo ?) vers votre résidence secondaire à 150 ou 300 km de Paris pour revenir le dimanche soir dans les bouchons, mais restez à Paris, allez au marché pour acheter de bons produits, allez aux cafés, bistros, bars, restos de votre quartier et participez à la vie démocratique (associative et/ou politique) !
Commencez à aller aux « Assemblées plénières » des conseils de quartier et si vous trouvez tout ça intéressant (ok, parfois, c’est un peu chiant… notamment au début quand les râleurs/raleuses s’expriment et que personne n’est responsable, parce que tout est centralisé…) participez aux conseils de quartier. On a besoin de vous !
Ici le guide pratique (fichier PDF, 50 pages, 21 Mo) :
PARIS - Ville d'amour ? 